Up one level hdr_left Il stilo gotico hdr_right


   

Sugerius Abbas

   
   
Biographie
   
 
         
1080/1081
 
Naissance de Suger à proximité de Saint-Denis ou à Toury (?).
1091
 
Suger est donné comme oblat à l'abbaye par son père. Durant les années qui suivent, il fait l'essentiel de ses études à l'abbaye. On suppose qu'il a fait la connaissance du prince Louis le Gros (futur roi Louis VI) durant ces études et qu'il devient son ami et confident.
1106
  Suger est nommé secrétaire de l'abbé Adam et au poste de prévôt de Bernevalle. 
1107
  Le prince Louis le Gros est couronné roi Louis VI.
1108
  Suger est nommé au poste de prévôt de Toury
1109
  Louis VI envoit Suger comme ambassadeur auprès du pape Gelasius II à Maguelonne.
1118
  Suger est chargé de missions officielles auprès du pape, auprès des Seigneurs de l'église et d'états en Italie et dans d'autres régions de France, pour le compte du Roi ou pour l'église du royaume de France. Il participe au concile du Lateran. Il a l'occasion de visiter Rome, Ravenne, Florence,...
1121-1123
  Il passe la majeure partie de ces années à la cours du pape Calixte II.
1122
  Durant son séjour chez le pape, il est élu abbé de Saint-Denis
1127
  Début des réformes dans le monastère et dans la ville de Saint-Denis
env. 1130
 
Début des travaux de réparation et de restauration de l'église abbatiale
env. 1135
  Début de la construction du massif est. Suger adopte le plan d'une façade harmonieuse (similaire aux façades des abbayes normandes), mais il fait ajouter, pour la première fois, une rose.
1137
  1er projet pour un nouveau choeur de l'abbatiale
1140
  Inauguration de la façade est
1141
  Début des travaux du nouveau choeur
11/06/1144 1)
  Le chœur est sacré en présence du roi, de 5 archevêques, 18 évêques, d'un légat du pape envoyé spécialement pour cette occasion, de nombreux abbés d'autres abbayes, ainsi que d'innombrables seigneurs d'états. Les ossements de St Denis sont transférés dans un nouvel emplacement, dans la nouvelle crypte sous l'autel. Suger écrit lui-même dans son "Liber de rebus in administratione sua gestis"   . . . après 3 ans, 3 mois et 3 jours . . . [de construction]
1144 - 1151
  Fabrication des fenêtres du déambulatoire, dont il ne reste que quelques morceaux aujourd'hui. Suger surveille personnellement ces travaux. Le prix qu'il avait prévu pour cela était de 700 livres ! "Nous avons fait peindre, par des mains délicates de nombreux maîtres de divers pays, une splendide variété de nouveaux vitraux, à la fois en bas et en haut, du premier qui commence la série, l'Arbre de Jessé, au chevet de l'église jusqu'à la fenêtre qui surmonte la porte d'entrée principale. L'une de ces baies, qui nous pousse à nous élever du matériel à l'immatériel, représente l'apôtre Paul tournant la meule." (Extrait de "Liber de rebus in administratione sua gestis")
13/01/1151
  Mort de Suger à l'abbaye de Saint-Denis
1151
  Le portail des Valois est terminé. Les travaux d'agrandissement et de restauration que Suger avait prévus sont interrompus pendant 80 ans environ après sa mort.....
       
 
 
1)
  Cette date est considérée comme "date de naissance" de l'architecture gothique. Suger a réussi, à l'aide d'un architecte de talent dont le nom ne nous est pas parvenu, en utilisant des piliers, des ogives et des contre-forts, d'amincir l'épaisseur des murs. Cela a permis de rendre la construction plus fine et plus "élégante" et de faire réaliser des fenêtres dont les vitraux étaient énormes par rapport à celles que l'on connaissait à l'époque, et ainsi, à faire rentrer la lumière dans l'église permettant aux fidèles de voir plus clairement les reliques exposés.
 
    La plupart des méthodes et techniques utilisées étaient déjà connues et éprouvées dans des constructions en Normandie, dans les Pays de la Loire ou à Sens. Suger a réalisé une synthèse de l'ensemble de ces éléments, en ajoutant les fenêtres en forme de rose, les statues sur les portails des façades, ainsi que les voûtes ouvragées.
 
    Dans son discours prononcé à l'occasion de cette inauguration, Suger exprime entre autre le symbolisme entre Dieu et la Lumière, devant un public constitué pratiquement exclusivement de membres de familles seigneuriales, qui ne songeait qu'à faire construire des monuments à la gloire de Dieu (et par conséquent à la leur) et de gagner ainsi une place au paradis.

Il est donc facilement compréhensible que ce style de construction se soit répandu en moins de 150 ans comme un feu sur toute l'Europe, d'Italie à l'Angleterre, du Portugal au pays baltes. Des architectes et des maîtres d'ouvrage de France sont allés -avec leurs équipes et compagnons-construire en Suède (Uppsala) ou en Suisse (Lausanne) pour construire les cathédrales; Guillaume de Sens en Angleterre (Canterbury); le Suabe Peter Parler, après avoir travaillé à Strasbourg, est allé à Prague avec son fils.

A l'exception des pays où l'église orthodoxe était prédominante, on trouve encore aujourd'hui, partout en Europe (voire même en Asie Mineure ou dans les Terres Saintes), des restes ou des traces de ces constructions, avec des variations très importantes quelque fois. Celles-ci s'expliquent par des données géographiques: on utilise des pierres en terre cuite par exemple à la place de pierres naturelles dans les régions où il n'y a pas de pierres naturelles et où les frais de transports seraient trop élevé pour les faire venir.
Les us et coutumes régionales en matière de construction jouent également un rôle pour certains détails, comme par exemple les toits en Bourgogne ou en Autriche.
Le goût du commanditaire et le prix qu'il était prêt à payer pour les statues, les éléments de décoration, les peintures ou les vitraux, jouent bien entendu un rôle.